vendredi 28 novembre 2008

La Rose et le Glaive. (Part.1)

Epineuse...
Haha tu me fais bien rire, pervers tordu.
Rien n'est plus jouissif pour la rose que de voir son reflet sur la lame du glaive
Epineuse dis tu... Pourtant ma main n'a jamais été aussi caressante qu'envers toi, saloperie.
Si je suis devenue épineuse, c'est parce que tu t'es fait tranchant.
T'avais un flingue caché sous ton matelas, mais tu ressemblais à un cran d'arret...
Et pourtant mon poulet, je me dois de te remercier.
Ta belle gueule, ta vanité et ton pathétique mépris m'ont ramené à la vie.
Deux ans plus tôt beau gosse. Tu te rappelles ?
Certainement que non, ta mémoire si sélective n'a pu qu'évacuer le souvenir d'une rencontre aussi banale.
Toi et ton collègue le mort de faim, vous aviez du temps à tuer...

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Deux semaines que Caroline chérie vous a dégoté dans ce foutu pub, là ou j'aurais du me trouver également ce fameux soir. Je lui en veux pas, la faute à la bouteille... :

"- Jonathan. Il s'appelle Jonathan et il est comme moi! Ouais ok, c'était mon huitième palot de la soirée mais le meilleurs je te jure! On se partousait la gueule à quatre je crois, je me rappelle plus trop, c'était n'importe quoi et... "
- Quatre ? " l'interrompis-je

Sur ces savoureuses révélations, j'apprend que "Jonathan" été accompagné:
Un espèce de Bachelor arrogant ... qui a lui terminé la soirée en compagnie d'une fille facile, qu'il qualifiera plus tard de " gonzesse la plus moche jamais rencontré ".
Charmant. Et maso en plus de ça.
Un bachelor donc. A la recherche du grand amour.
C'est en tout cas ce que prétendait ma Caroline.
" Et j'ai promis de te le présenter!"

Moi ? C'est une blague...
Existe-il fille plus fade, pâle, inanimée et pathétique que moi à l'heure actuelle ?
Un passage face au miroir me le confirme : Autant coucher avec Miss Mocheté, au moins, elle, elle couche.
Il faut préciser une chose. J'ai été moralement assassinée quelque mois plus tôt.
Je ne révèlerai pas (encore) le nom du coupable, mais au moment des faits, mon âme était bel et bien morte.
Mon regard était aussi vide que mes pensées, ma carcasse décharnée, et ma principale occupation consistait à réfléchir au moyen d'exécuter un suicide fataliste sans en avoir l'air.
Pas l'air mais bel et bien la chanson, je ne pensais qu'à en finir.
Par contre, et ça, il faut bien le retenir, j'étais encore gentille et bravasse à cette époque...
Caroline chérie qui a connue les affres de la dépression, se désole de me voir aussi vive qu'un pantin sans fils et elle m'annonce que bientôt, elle organisera une petite soirée bien sympathique, pour nous présenter tout ce petit monde bien sympathique...
Mouais... Je n'aime pas l'idée mais j'aime Caroline... Puis parait que Bachelor est magnifique.
J'ai beau etre morte, je n'en reste pas moins esthète.
C'est donc sans grande envie que je me rend à la dite soirée, tout juste peignée et maquillée.
Je ne fondais pas beaucoup d'espoir, pire de la crainte, car l'orgueil sustistait au fond de moi tout autant que le sens de l'esthétisme.
Bachelor s'appelle Yohann et, en effet, il est beau comme un dieu.
Quoique je ne le vis pas de suite. Il avait l'air bourré comme un trou et bédavé comme un junkie.
Lui en revanche m'avait visiblement remarqué. Il ne cessait de me fixer de son regard halluciné et pour cause, j'étais la cible du jour... La célibataire sur le marché quoi.
Très vite on se retrouve chez eux ( ils étaient colocataires ). Par précaution j'ai emmené avec nous la soeur de Caroline-chérie-bourrée et Janjan-le-fidèle, toujours à l'affut du moindre scoop sexuel mais surtout, ne sachant que faire du reste de sa nuit.
Caroline et Jonathan se roulent des pelles, la soeur continue à boire, Janjan balade son regard de fouine sur l'assemblée et... Yohann me tourne autour, me frôle, passe l'air rien, une main sur ma taille, me présente sa chambre, avec le regard le plus charmeur, la voix la plus suave qui soit....
Il insiste pour me passer un gloss rouge vif sur les lèvres... Oula ... D'ailleurs il sort d'où ce gloss... "Ha non non, ça ne m'ira pas" " Mais si, avec ta peau blanche et tes cheveux noirs, tu me fais penser à Dita Von Teese, allez..."
"Beuuuuuuuuuuuuuuuuargh.....!!"
Interrompus par la soeur de Caroline qui dégueule dans la pièce à cotès.
Je me libère de sa séduction, ramasse tous mes compagnons beurrés ( sauf Janjan ) et je pars....
Sans laisser mon numéro.
Mais... y'a comme un étaut dans mon ventre, un crissement de porte dans ma tête, comme si un verrou venait de lâcher, ça se resserre d'un côtès, ça s'ouvre de l'autre, je ressens des millions d'émotions contratictoires, le beau visage de Yohann me revient sans cesse en tête, son souffle, sa voix, tout tout tout...
Je crois qu'on appelle cela " Coup de foudre " et je pensais que ce n'était qu'un mythe.
J'ai pris une grosse mandale sur le crâne en te rencontrant. Voilà, c'était comme ça, tout connement. Pour toi sans doute peu de chose. Pour moi un electrochoc.
Je ne te connaissais pas. Pourtant, tout dans ta manière d'être, de bouger, oh ta voix... ton regard clair et sulfureux, tes traits si beaux et pourtant cruels, ta bouche avide, tout tout Yohann... Tu m'as crucifiée en 2 heures. On pourrais presque croire que je t'aime encore.
C'est d'une connerie affligeante pas vrai ? Si tu avais été moins beau, je t'aurais oublié à la seconde.

Tu t'es débrouillé mon numéro mais je n'ai pas donné suite immédiate à ton invitation.
J'avais peur de ne pas être à la hauteur... Puis tu es parti 1 mois en exil dans ta région natale.
J'ai perdu 5 kilos, à cause du noeud dans mon ventre. J'étais dans un état de fébrilité constant, j'ai redécouvert le shopping, les sapes, le maquillage, tout ça, tous ces trucs qui montrent qu'on prend soin de soi...
J'allais te revoir je le savais. Cette idée m'obsédait...
J'allais revoir ton visage d'ange, j'allais embrasser tes lèvres charnues, j'allais me noyer dans ton regard dangereux... Je m'ennivrais de niaiserie. Je ne me reconnaissais plus.

Je t'ai revu en effet... Fidèle à ton image.
Je précise bien, image, parce que derrière la forme, il y a le fond.
Premièrement j'appris que Jonathan n'était pas célibataire.
Mais surtout, que tu ne l'étais pas plus que lui... ( D'où la présence du gloss haha! )
Elle est blonde, elle est mignonne, gentille, tu es bien avec elle... Pourquoi tu me parles de tout ça ?
Et surtout, pourquoi tu remplis sans cesse mon verre de Whisky coca ?
Y'a quand même un hic tu me dis. Tout est parfait, elle est parfaite ta blonde, mais....
Mais quoi ? Mais toi tu préfères les grandes brunes fatales aux cheveux longs.
Avec encore un peu de whisky s'il vous plait.
Après je sais plus . T'es passé à l'offensive comme un carnassier, t'as essayé de me dévorer. J'étais déjà trop atteinte de toi et trop ivre pour résister, tu m'as emprisonné dans tes bras et tu m'as emmené de force dans ton lit. Je me suis débattue. Histoire de....
Ca avait l'air de te plaire, que je proteste, parce que tu riais et me dévorais de plus belle. Avidement.
C'était d'une sensualité affolante. J'aimais, je t'aimais. J'étais sous ton emprise.
Mais je ne savais pas encore que toi, ce que tu aimais, c'était dominer.

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